Aller au contenu

Mamma Maria

·243 mots·2 mins
Serena Giuliano

“Ciao, Sofia, qu’est-ce que je te sers ? Comme d’habitude ? Et j’ajoute un cornetto, parce qu’il faut manger, ma fille ! – Oui, merci, Maria.”

Je m’installe en terrasse, face à la mer, comme chaque matin depuis que je suis de retour en Italie. J’aime bien travailler au son des tasses qui s’entrechoquent. Et, au Mamma Maria, j’ai toujours de la compagnie. Il y a ceux qui viennent tuer le temps. Il y a les enfants qui rêvent devant le comptoir à glaces. Il y a les ados qui sirotent un soda, monsieur le curé, et, surtout, mes partenaires de scopa.

Ici, on vient échanger quelques mots, partager un apéro, esquiver la solitude ou écouter Celentano. Moi, je viens pour me persuader que j’ai bien fait de quitter Paris… et l’autre abruti. Il fait quand même meilleur ici. Et puis, on cherche aussi à profiter de la bonne humeur (ou non) de Maria, qui mène, comme une mamma, tout ce petit monde à la baguette.

Bref, j’ai enfin retrouvé mon village paisible. Enfin, paisible jusqu’au jour où…

Cela parle du quotidien, de la vie, de la mort, … avec le brin de vulgarité indispensable à lier le tout.

La vie est un long fleuve tranquille. Sauf pour les migrants.

Je suis bien consciente que mon chemin personnel dans la soupe des préjugés est encore long, mais j’ai appris récemment qu’il n’était jamais trop tard pour changer et pour apprendre à s’améliorer.

💖