Activités mentales #
Il y a deux types d’activités mentales:
- La mentale-égo, avec ce gros connard de Pensouillard,
- La mentale-conscience, qui permet de prendre conscience d’un état et de s’en détacher pour arriver à adopter un comportement tourné vers les autres et en adéquation avec un lâcher prise tourné vers le moment présent.
Les quelques exemples présentés dans le livre sont bien trouvés (quoique celui du joueur de foot ne me parle pas, meme si je pense en comprendre les rudiments - et c’est peut-être Pensouillard qui suppose être meilleur que ces gros gueux de supporters 😜).
Décroissance personnelle #
Il ne faut pas attendre d’avoir le temps: toujours en pleine croissance personnelle, le petit-moi ne manque jamais de temps, motivé par sa quête de vous faire souffrir.
L’ego est un parasite des pensées, un poux suceur de sang et d’activité cérébrale « utile » : je, moi, … vs. les autres, sans ce besoin maladif d’être considéré, encensé et reconnu.
Il n’est pas nécessaire de se battre pour imposer son point de vue, de chercher le bonheur dans une promotion ou une augmentation de salaire: quoi qu’il arrive, rien ne dure: la majorité des problèmes qui vous torturent aujourd’hui disparaîtront ou deviendront des banalités dans quelque temps.
Au plus on possède, au plus on a peur de perdre.
Grâce à un curieux processus d’identification, Pensouillard est devenu ce qu’il possédait. Au début, c’était sa modeste flaque d’eau ; aujourd’hui, c’est sa maison, sa ville, sa nation, son jardin, son chat, sa religion, ses connaissances, ses idées, ses opinions, son discours, ses jugements, ses lunettes, sa cravate (surtout celle avec un imprimé de Mickey Mouse), etc. Difficile pour lui de se sentir vivant s’il n’a pas de possessions auxquelles se raccrocher.
Les péchés capitaux #
L’orgueil peut être trompé, car c’est dans la décroissance personnelle qui s’exprime la compétence. Répondre « je suis médecin » va nourrir le petit moi qui va apprécier glorifier son statut, alors qu’il est indispensable que l’activité mentale soit totalement libre du petit moi pour ne plus avoir d’entraves et pour être totalement disponible pour écouter, comprendre et offrir son expertise.
Dans un monde idéal, si une activité mentale conscience menait un débat, elle serait sans cesse tournée vers le choix de la meilleure solution ou décision: deux pensées sans ego s’enrichissent mutuellement.
Il n’y a que la décroissance personnelle qui permettre de devenir ce que vous êtes vraiment, c’est-à-dire une conscience capable d’aimer.
Quand la conscience réalise qu’elle est déjà tout ce dont elle peut rêver, elle se consacre à ce qu’elle fait de mieux : s’émerveiller, sentir, créer, aimer. Fini le Je-Je-Je. Quand la conscience comprend à quel point la course du hamster est absurde et qu’elle se met à rire de lui - surtout lorsqu’il tombe sur le museau -, eh bien, la bête descend de sa roue et se sauve en courant!
Pensées #
L’esprit pensouille beaucoup, mais pense peu ! La pensée mène à l’action ; la pensouillardise ne conduit nulle part. Elle tourne sur elle-même et provoque la souffrance.
La pensée relève de l’intelligence, la pensouillardise résulte du babillage neuronal. La pensée sert la conscience, la pensouillardise sert l’ego. La pensouillardise n’est qu’un petit événement mental, éphémère. Du courant dans des fils électriques. Et Pensouillard l’alimente, inlassablement.
Alors, que sommes-nous vraiment? La réponse est simple : nous sommes ce qui, en nous, ne vieillit jamais: la capacité d’aimer, de contempler, de savourer, de donner, de créer, d’apprendre et de transmettre.
Vivre le moment présent #
Vivre le moment présent, c’est aussi sortir les poubelles lorsque c’est nécessaire.
J’ai entendu des adolescents me dire qu’ils voulaient visiter l’Asie, sauter à l’élastique et faire l’amour à quatorze ans parce qu’il fallait vivre le moment présent. Curieusement, ils échouaient à l’école et leur petit moi prenait plaisir à affirmer qu’il n’avait pas de temps à perdre à écouter un prof minable et ennuyeux. Ils avaient visiblement confondu « vivre le moment présent » et « tout avoir, tout faire, tout, tout de suite! » La modernité, qui s’affaire à séduire le petit moi des ados en lui offrant des identités de marques, ne lui explique surtout pas que vivre le moment présent, c’est avoir son attention totalement ouverte à chaque instant
- écouter, regarder, sentir ce qui se passe en soi et à l’extérieur de soi - y compris quand le prof parle.
Suicides et poisons #
Ouand un toxicomane s’injecte son poison, par exemple, toute son attention est alors focalisée sur la quête d’une veine, sur l’aiguille qui la pénètre, jusqu’à ce que les neurones se transforment en un vaste champ de brume où Pensouillard ne court plus. Et sa roue peut même ralentir au point de se dissoudre en overdose. D’ailleurs, le suicide est une manière que choisit Pensouillard pour s’arrêter lui-même, stopper les souffrances que ses pensouillures engendrent. Une balle dans la tête est une affirmation très forte du petit moi: « Je ne suis pas fait pour vivre en ce monde, je suis trop différent. Personne ne peut répondre à mes besoins ou soulager la souffrance exceptionnelle que je vis. » Le petit moi ne voit plus d’autre façon d’installer le silence ou de recevoir de l’attention. Sa réflexion peut même aller jusqu’à : « Vous ne m’avez pas aimé comme je le méritais, je vais donc vous priver de ma présence. » La décroissance personnelle permet de prévenir certains suicides.