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Sapiens

·534 mots·3 mins
Yuval Noah Harari

Sapiens présente une fresque chronologique de l’histoire de l’humanité, pleine de bon sens et de cynisme (ou l’inverse).

Nous démarrons il y a 70k ans, quand Homo Sapiens n’était encore qu’en Afrique centrale, avant d’évoluer et d’infester tous les nouveaux territoires, petit à petit. Quand je parle d’infester, c’est surtout parce que quelques milliers d’années après que HS arrive quelque part, une extinction de 90% de la faune est constatée, des mammouths laineux à la méga-faune d’Australie.

Apparu en Australie il y a plus de 1,5 million d’années, le diptrotodon géant avait résisté à au moins dix ères glaciaires antérieures. Il survécut aussi au premier pic du dernier âge glaciaire il y a environ 70 000 ans. Pourquoi a-t-il disparu il y a 45 000 ans ? Si les diptrotodons avaient été les seuls gros animaux à disparaître à cette époque, on aurait naturellement pu croire à un hasard. Or, plus de 90% de la mégafaune australienne a disparu en même temps que le diptrotodon. Les preuves sont indirectes, mais on imagine mal que, par une pure coïncidence, Sapiens soit arrivé en Australie au moment précis où tous ces animaux mouraient de froid.

Chaque période est extrêmement détaillée; on y trouve des choses curieuses, scientifiques, historiques, des anecdotes et des projections: où sommes nous, comment y sommes-nous arrivé et vers quoi allons-nous ?

Le cœur du récit part du fait aussi que tout n’est qu’une illusion intersubjective: des religions, à l’économie, en passant par les marques, tout n’existe que parce qu’Homo Sapiens y croit et a confiance en ces idées, sans quoi elles s’écrouleraient du jour au lendemain.

Cela parle aussi du bonheur et de psychologique: est-ce que notre ancêtre qui fourrageait gaiement dans la pampa était-il plus ou moins heureux que nous ? A fortiori, le bonheur provient d’une échelle génétique à géométrie fixe: et il est probable que notre fourrageur se posait nettement moins de questions, possédait nettement moins d’artefacts que nous, mais vivait à époque où le moindre bobo pouvait être fatal (sans compter sur les mauvaises rencontres, les épidémies, famines, et autres petits aléas du quotidien).

Il n’y a qu’une seule constante dans l’Histoire, c’est le changement.

A chaque chapitre, le texte va au plus juste, aux éléments indispensables à bien comprendre notre évolution, sans états d’âmes. Parfois, il peut choquer. Parfois, il émeut. Mais il ne tape jamais à côté.

Le côté cynique est omniprésent, surtout sur la partie « on va tous crever ». Quoiqu’on veuille, on sait qu’il n’y a rien après. Le moyen âge et l’Eglise en Occident ont sans doute jouer un rôle dans le bien-être et la sauvegarde des peuples de l’époque mais nous avons à présent des moyens de communications plus évolués que n’importe quelle théorie qui aurait pu être émise voici à peine 70 ans. Nous subissons des révolutions pratiquement permanentes, là où il a fallu plusieurs milliers d’années avant de pouvoir dompter l’agriculture, la science et la médecine.

Si vous ne l’étiez pas, vous en sortirez athée et cynique: l’Homme est du compost pour Mère Nature et c’est à nous de trouver un sens à notre vie.

Et c’est peut-être tout aussi simple que cela.

En bref, un must have read.