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Un homme effacé

·198 mots·1 min

“Quoiqu’il arrive, il faut vous faire à l’idée que vous ne ressortirez pas blanchi du tribunal. C’est une illusion de croire ça. On ne ressort pas blanchi d’un procès comme celui-ci. Soit on en ressort sali, soit on n’en ressort pas du tout.”

Je ne pense pas qu’il soit déontologiquement propice de cataloguer un livre parlant de pédo-pornographie comme “touchant”, mais c’est le seul qui me soit venu à l’esprit après avoir tourné sa dernière page.

L’auteur y parle d’une méprise: d’un professeur, petit-fils de célébrité, qui est accusé d’avoir téléchargé un petit millier de photos impliquant bébés, enfants et dégradations sexuelles. Son avocat lui conseille de plaider coupable. Déjà pas terrible à la base, sa vie lui échappe un peu plus, sans qu’il ne puisse se rattacher à quoi que ce soit qu’il connaisse: le moindre de ses actes passés devient un prétexte, son entourage lui fait bénéficier de la présomption de culpabilité et aucun de ses collègues ne lève le petit doigt pour lui tendre la main.

Au final, un bon pastiche sur la une des média, la froideur d’un système judiciaire, l’hypocrisie des relations humaines et les profondeurs dans lesquelles l’esprit humain peut parfois sombrer.