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Bikes vs. cars

·523 mots·3 mins

C’est un documentaire sur Netflix. Il y a encore quelques temps, je passais plus de temps à remplir la liste de « choses à voir » qu’à réellement regarder des épisodes ou films. Une forme de lèche-vitrine sans jamais rien acheter (mais en payant quand même le droit d’entrée), finalement.

Finalement, j’ai vu (dans un magazine. Ce n’est même netflix qui me l’a naïvement proposé) qu’un documentaire sur la TCR, avec Mathieu Lifcxhitz (pigiste chez 200, notamment), était disponible. Une fois lancé, on découvre plein d’autres documentaires du même acabit, jusqu’à tomber sur Bikes vs Cars, qui retrace l’évolution des pistes cyclables à Los Angeles et Sao Paulo.

Long story short : entre les gros connards de politiciens qui dégagent les pistes cyclables sous réserve que la voiture est un droit, que les parkings vélos volent les places des voitures et que les magasins sont obligés de déménager, et la quantité de cyclistes qui se font happer ou tuer par des automobilistes…

De mon côté, j’aime les voitures, j’aime les sensations qu’elles me procurent, la liberté de déplacement qu’elles m’offrent. Mais il faut reconnaître que c’est extrêmement égoïste et qu’il y a peu de chances que nous ayons tous besoin d’un véhicule personnel en toutes circonstances. En vélo, j’arrive souvent après les gens qui ont pris leur voiture, malgré les embouteillages, mais à part un verre d’eau en arrivant, je fais des économies et de l’exercice. Je suis en meilleure santé, moins stressé et moins malade qu’avant. Je ne dépend pas des autres ni des autres transports, je sais quand je pars et quand j’arrive. Ce mode de transport me convient et ne conviendra pas à tout le monde.

Il est illusoire de vouloir se débarrasser de la voiture. C’est un peu comme si on retirait sa sucette à un enfant après lui avoir demander de choisir le goût qu’il préférait.

Lorsqu’une des plus grosses autoroutes de Los Angeles a été fermée pendant un week-end, la qualité de l’air a augmenté de 83% et la pollution a baissé de 25%. Je ne connais pas les autres personnes, je ne suis pas à leur place. Ma seule certitude est qu’on ne peut pas continuer comme on le fait maintenant, à surconsommer, à se faire livrer des voitures neuves tous les quatre ans, à vivre en leasing.

« Ne pas avoir » est une forme de minimalisme qui me convient, déjà parce que je suis privilégié, parce que je ne m’en fais pas (trop) à la fin du mois, parce que j’ai le choix de me déplacer en vélo pratiquement partout et parce que les activités de base (éducation, alimentation et travail) sont accessibles à des distances humaines - soit à pieds, soit en vélo (pour moins de 10km le trajet). Je n’ai pas la puissance politique que pour faire changer les habitudes, convaincre les familles nombreuses d’investir dans un Bike43 ou un cargo, ou pousser ma grand-mère a sortir un Pelago en hiver pour aller chercher son pain.

Egoïstement, je vais laisser l’humanité rencontrer le mur qu’elle prévoit si bien de percuter à pleine vitesse. Juste que j’aurai eu l’impression de faire ma part.