Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux. Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.
Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme…
Dans la série des thrillers psychopathologiques familiaux, le livre peut être mis bien en évidence. Chacun des personnages est super bien décrit, avec son passé, son histoire. On les aime, les apprécie, on s’identifie, s’en détache. Au fur et à mesure de l’histoire, on comprend de mieux en mieux les pourquois et comments (si, si, ça passe très bien au pluriel) de chacun d’entre eux, ce qu’ils ont fait ou pas fait depuis le drame. On découvre les évènements au fil des échanges et des conversations, et ce qu’on pensera avoir compris ou déduit plus tôt pour être totalement remis en question au détour d’un chapitre.
Je parlais de “trampoline scénaristique” dans un précédent article. Je me permets de réutiliser le concept, tant les rebondissements sont nombreux.
Et je ne mangerai plus jamais d’omelettes aux champignons.