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Le triomphe et la chute des dinosaures

·1652 mots·8 mins
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Il y a 4,5 milliards d’années…
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La Terre s’est formée il y a environ 4,5 milliards d’années, et les premières bactéries microscopiques sont apparues quelques centaines de millions d’années plus tard. Pendant quelques 2 milliards d’années, notre monde n’a été que celui des bactéries. Il n’y avait ni plantes, ni animaux, ni rien que l’on aurait pu discener à l’oeil si l’on en avait eu l’opportunité. Puis, il y a 1,8 milliard d’années environ, ces cellules simples ont développé la capacité d’assembler en organismes plus grands et plus complexes. Le monde a alors traversé une période glaciaire, qui a recouvert d’une calotte gelée la presque totalité du globe. C’est à la suite de celle-ci que les premiers animaux sont apparus. Au début, ils étaient simples: de simples sacs mous emplis de matière gluante, comme nos éponges et méduses actuelles, jusqu’à ce qu’ils développent des coquilles et des squelettes. Il y a 540 millions d’années environ, durant la période cambrienne, la diversité ainsi que le nombre de ces animaux à squelette ont soudainement explosé; ils ont alors commencé à se manger les uns les autres et à former des écosystèmes complexes dans les océans. Quelques-uns de ces animaux ont développé un squelette constitué d’os, signant du même coup l’acte de naissance des premiers vertébrés, qui n’avaient alors l’allure que de fragiles petits poissons. Ils ont continué à se diversifier, jusqu’à ce que certains d’entre eux voient leurs nageoires évoluer et devenir des pattes, au bout desquelles sont plus tard apparus des doigts. C’est alors qu’ils sont sortis de l’eau pour s’aventurer sur la terre ferme, il y a environ 390 millions d’années. Ces créatures étaient les premiers tétrapodes, et leurs descendants comprendraient tous les vertébrés qui vivront dès lors sur la terre ferme: les grenouilles et les salamandres, les crocodiles et les serpents, puis plus tard, les dinosaures et nous-mêmes.

(copié/collé de la page 32 😏)

En gros, les moments clés sont les suivants:

  • -4,5 milliards d’années: formation de la Terre
  • -2 milliards d’années: des bactéries tout partout
  • -1,8 milliard d’années: formation de cellules simples en organismes plus grands et plus complexes
  • -540 millions d’années: augmentation (explosion?) du nombre d’animaux à squelettes (qui ont commencé à gentiment se manger les uns, les autres)
  • -252 -> -201 millions d’années: Trias
  • -201 -> -145 millions d’années: Jurassique
  • -145 millions -> -66 millions d’années: Crétacé

A chacune de ces périodes, la Terre avait une composition différente (proche de la Pangée au Trias et beaucoup plus proche de la formation de nos continents actuelles à la fin du Crétacé).

La faune et la flore étaient également très différentes; idem pour la convergence entre un crocodile du Nil qui peut sembler vaguement préhistorique et un T. rex, tous deux issus des archosaures, mais scindée entre les avemetatarsaliens (dont sont issus les dinosauromorphe, puis les dinosaures) et les pseudosuchiens, dont sont issus les crocodiliens.

En résumé, on sort tous du même embryon, et il y a un sosa en commun avec un T. rex 🙃.

Il y a 66 millions d’années…
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Il y a 66 millions d’années, les créatures les plus redoutables de la Terre disparaissaient.

Aujourd’hui encore, les dinosaures restent l’une des grandes énigmes de notre planète, et c’est à leur histoire longue de plus de 150 millions d’années que s’attache ce livre.

Dans ce récit captivant (augmenté de plus de 70 illustrations et photographies originales), le jeune paléontologue américain Steve Brusatte expose de façon vivante et magistrale l’histoire des dinosaures; il révèle leurs origines mystérieuses, leur expansion spectaculaire, leur surprenante diversité, leur extinction foudroyante et leur étonnant héritage.

En s’appuyant sur ses propres découvertes ainsi que sur les recherches de ceux qui tentent de percer les derniers secrets de ces créatures, Brusatte retrace l’évolution des dinosaures depuis leurs modestes débuts au Trias jusqu’aux géants qu’ils sont devenus; des milliers d’espaces sont apparues dans l’intervalle, comme les emblématiques T. rex, Triceratops ou Velociraptor, et ceux, ailés et à plumes, dont sont issus nos oiseaux modernes. Tous ou presque se sont éteints lorsqu’un astéroïde géant a frappé la Terre, un événement qui résonne aujourd’hui encore alors que nous sommes nous-mêmes confrontés à une «sixième extinction».

Quand j’étais petit, j’étais fasciné par les dinosaures, au point que je depensais tout mon argent de poche dans le magazine “ Dinosaures - Sur les traces des géants de la préhistoire”. Au point aussi que je saute sur le jeu “ Primal Rage” dès sa sortie, rien que parce qu’il y avait six personnages sur sept qui étaient des dinosaures (le reste n’en valait tellement pas la peine, mais en cherchant un peu, je réalise qu’ils ont commis un film, qui a l’air lui aussi à 100 000 lieux de l’idée originelle).

Bref ! “Le triomphe et la chute des dinosaures” nous emmène dans une fresque chronologique, générationnelle et généalogique, depuis l’ère paléozoïque jusqu’à la fin du crétacé supérieur, en traversant au passage quelques extinctions massives, le tout assaisoné de morceaux scientifiques, biologiques et génétiques. Du pain bénit pour un jeune paléologeek comme moi.

On y voit aussi une fascination de l’auteur pour le T-Rex, ou Roi des lézards, et à raison:

Le centre du pouvoir chez Rex était la tête. C’était à la fois une machine à tuer, un appareil de torture et le visage de l’enfer. Avec une longueur dépassant le mètre et demi du bout du museau jusqu’aux oreilles, son crâne était presque aussi grand qu’un individu moyen. La cinquantaine de dents aiguisées que comptait sa gueule ne lui donnaient pas vraiment l’air sympathique. A l’avant du museau, de petites dents pour saisir, puis une rangée de pointes crénelées de la forme et de la > taille d’une banane courant tout le long des mâchoires supérieure et inférieure. Les muscles pour ouvrir et fermer ces dernières formaient un renflement à l’arrière du crâne, près du trou large comme un goulot de bouteille qui lui servait d’oreille. Chacun de ses globes oculaires avait la taille d’un pamplemouse. Devant eux, mais couvert de peau, un large système sinusal contribuant à alléger la tête, puis de grosses bossus charnues au bout du museau. De petites excroissances en forme de corne dépassaient autour des côtés offraient une vision binoculaire. Le roi pouvait voir en trois dimensions et percevoir la profondeur, tout comme vous et moi. Il y a une autre scène célèbre de Jurassic Park, où les personnages terrorisés restent immobiles pour que T. rex ne les voie pas. C’est absurde, puisqu’il pouvait percevoir la profondeur. En situation réelle, le menu du jour aurait été facile et à base de gens mal informés.

Le roi n’était donc pas que de la force brute. Il avait des muscles, certes, mais aussi un cerveau. Une intelligence développée, un excellent odorat, une ouïe et une vision très fines. Autant d’éléments à ajouter à son arsenal et qu’il utilisait pour cibler celles qui parmi ses victimes allaient mourir.

Depuis, j’ai (re)vu “ March of the Dinosaurs”, qui documente les grandes migrations Nord-Sud pour les dinosaures du pôle Nord, qui cherchaient à éviter une nuit de quatre mois (et accessoirement à manger un peu autre chose que du bois pourri), j’ai lancé une revue de “ Pourquoi Jurassic Park III est autant détesté”.

Il y a clairement eu un changement de paradigme dans les années ‘90, du passage des “dinosaures à écailles et à sang froid” aux “dinosaures à plumes, ancêtres des oiseaux”. Ce travail est en partie dû à Mark Norell, que l’on peut notamment suivre dans le documentaire Dinosaurs Hunters du National Geographics. Quand j’écrivais que “Les goélands sont des dinosaures”, ce n’est pas de moi, et c’est repris tel quel du texte:

Voilà où en étaient les choses il y a 66 millions d’années. Tous ces oiseaux et autres dinosaures plus ou moins aériens planaient ou volaient, alors que T. rex et Tricératops s’affrontaient en Amérique du Nord, que les carcharotontosaures traquaient les titanosaures au sud de l’équateur et que les dinosaures nains passaient d’île en île en Europe. Et puis ils ont été témoins de ce qui s’est passé. De l’instant qui a anéanti tous les dinosaures ou presque, à l’exception de quelques oiseaux parmi les plus évolués, les mieux adaptés et les plus habiles en vol, ceux qui ont survécu au carnage et qui sont toujours parmi nous aujourd’hui - comme les goélands que j’aperçois par ma fenêtre.

Le triomphe et la chute des dinosaures - page 292

Quand je vois un pigeon qui bécquette une des restes alimentaires, je me dis qu’effectivement, la vie trouve toujours un chemin, mais j’aurais peut-être préféré chevaucher un raptor.

Le dernier chapitre concerne la disparition des (gros) dinosaures:

L’énergie de la collision a vaporisé l’astéroïde et la roche-mère qu’il a percutée. De la poussière, de la terre, de la roche et d’autres débris de l’impact ont été projetés dans l’atmosphère - la plupart sous forme de vapeur et de liquide, mais aussi de petits morceaux de roche encore solides. Une partie de ces matériaux a été propulsée au-delà même des limites de l’atmosphère, jusque dans l’espace. Tout ce qui monte devant redescendre (sauf s’il atteint la vitesse de libération), la roche liquéfiée s’est refroidie sous forme de gouttelettes vitrifiées et de piques en forme de larmes qui ont transféré leur chaleur à l’atmosphère et l’ont transformée en fournaise.

[…]

Après la collision, il n’y a probablement pas eu un facteur, qui, à lui seul, a scellé le sort des dinosaures. Trop de handicaps jouaient contre eux. Être petit, ou omnivore, ou se reproduire rapidement: aucun de ces caractères ne garantissaient la survie, mais chacun augmentait les chances de s’en sortir sur une planète dominée par le chaos et le hasard. Un monde devenu un véritable casino de la survie. Si celle-ci se résumait à un jeu de poker, alors les dinosaures avaient reçu la main de la mort.

Références ultérieures
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(genre, comme cadeaux à Noël 🎅):