Logicomix

Publié le 17 nov. 2024

Ça fait irrémédiablement penser à l’économix. Comme le disait Aristote, pour comprendre quelque chose, il faut remonter à ses origines. Il y a l’Accord de Munich, plein de personnages connus (et relativement contemporains): Georges Boole, Georg Cantor, … ainsi que quelques théories (ensembles, …)

Dans l’ensemble (🙃), les dessins ne sont pas assez chatoyants que pour m’accrocher et il y a quelques trous dans le récit ; Boulet en parlait par rapport aux incidents dans un film ou une histoire : TOUT doit avoir un intérêt. Or, quand la femme de Russel regarde dehors et dit « Tiens, voilà la pluie », je ne vois pas d’intérêt avec l’histoire. Et il n’y a pas assez de liens (à mon goût ! 😉) avec les mathématiques que dans une histoire comme « A Beautiful Mind » ou « Pi ».

Bref, la toute première partie sur la logique ne m’a pas convenu. Après, sont arrivés les algorithmes. Notamment avec le principe de la BISE : beau, intelligent et simple (le « e » comptant pour la dernière lettre de l’acronyme. J’aurais mis « élégant » à la place). On croise ensuite Von Neumann, Wittgenstein et Kurt Gödel, avec ses théorèmes de complétude et d’incomplétude, qui prouve que « L’arthmétique, et donc tout système basé sur elle, est nécessairement incomplet ».

Si je devais donner mon avis (ce que je fais 🤠), j’aurais aimé voir aborder la logique autrement - un peu comme dans Economix, justement - avec une partie biographique (puisqu’il est difficile de dissocier les événements de leurs impacts, et que pour comprendre quelque chose, il faut remonter à ses origines), mais surtout sa finalité et son application aujourd’hui, plutôt que d’avoir une histoire centrée sur John Russel. Typiquement, le meurtre du Professeur Schlik est juste cité en trois cases et deux phylactères alors qu’il semble avoir eu un impact énorme. Gödel est « hospitalisé pour mélancolie » en 1935 mais aurait sans doute bénéficier d’un part beaucoup plus importante de l’histoire (et se laissera mourir de faim - mais visiblement seulement en 1978…). Au hasard, une fresque des mathématiciens et logiciens, avec leurs découvertes et impacts. J’aurais aussi aimé (🥰) avoir un récit qui soit moins centré sur les personnes et la philosophie, et plus sur la modélisation et l’abstraction de la logique.

Le “Rêve de Leibniz” consiste à « trouver la méthode à toute épreuve pour résoudre tous les problèmes, de la logique à la vie humaine » (même si tout le monde sait très bien que la réponse est 42). Sauf que le théorème d’incomplétude de Gödel prouve que tout n’est pas prouvable (rien qu’en mathématique), alors on ne peut sûrement pas avoir d’assurances parfaites de la raison dans les affaires humaines. Il n’est pas possible d’appliquer des solutions toutes faites à des problèmes délicats.

J’aurai aussi appris que la tortue géante du Disque Monde provenait en fait d’une représentation indienne du monde.