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La cathédrale de la mer

·552 mots·3 mins
Netflix Ildefonso Falcones

C’est comme Ken Follet pour le côté historique, mais en nettement moins trash (le détail de chaque mort ne prend que quelques lignes, pas un paragraphe ou un chapitre complet - idem pour les viols et autres supplices corporels), même si la menace psychologique de voir nos petits personnages préférés se faire enquiquiner par leurs égaux (parfois) ne cesse réellement de planer sur leurs petites têtes enfantines.

Il est juste dommage que le côté historique soit un peu miné par quelques histoires de cœur - je ne suis pas sûr qu’elles apportent réellement un plus à l’histoire (sauf peut-être de savoir que le préservatif existait déjà à ce moment-là, mais sous forme de bonnet de cuir graissé (et là, on va penser que c’est le seul truc que j’ai retenu 🙃)).

Il y a également toute une partie de remise en contexte géopolitique, d’introspection sur l’inclusion des Juifs dans la société de l’époque (et sur les persécutions qu’ils subissaient déjà à l’époque - mais finalement, de tout temps), sur la bourse (qui n’a rien à voir avec les contraceptifs vu juste au dessus) de l’époque et les prêts à courts termes, … et sur la construction de cathédrales 😉

[…] ce que tente d’interdire l’Eglise n’est pas l’intérêt, mais l’obtention d’un bénéfice par l’argent, et non par le travail, ce qu’on appelle les prêts à taux réduit. ]

Note: les nobles sont toujours aussi pourris. Mais l’auteur y revient moins souvent que les autres romans que j’ai pu lire, et les quelques personnes pour lesquels la mort n’est pas explicite servent de rebondissement ultérieur… ce qui reste agréable de voir / lire que tout le monde ne veut pas juste crever le héros. Et à la fin, les nobles meurent dans d’atroces souffrances ou subissent les pires sévices (comme devoir sortir de chez eux sans chaussures). Il est “marrant” de voir que ces mêmes nobles se complaisent dans la position qui leur est donnée (“Dieu a crée les nobles et les pauvres ; il est normal de les considérer pour ce qu’ils sont”), sans remise en question. Il est marrant aussi de voir que tout est régit par la Voie de Dieu, et que rien n’est remis en question s’il est ainsi décidé. Ce qui n’empêche par l’Inquisition d’avoir une part de capitalisme juchée en elle.

C’est également le premier livre où la description du contexte politique et économique, abordant même les bureaux de change. Le fait d’avoir un héros qui est aussi bon dans n’importe quel domaine permet de brasser énormément de

Note (aussi): bien que ce livre fasse plus de 800 pages (et presque 500 grammes en version poche…), il n’empêche en rien de le trimballer partout avec moi (et de le perdre fréquemment, à force de le placer dans des endroits insolites).

Sur la fin, ça sent le sapin: la Très Grande et Très Sainte Inquisition (ainsi que ses supers idées d’animation) se mêle à la fête, et ça fait des chocapics que tout le monde se retrouve en taule ou à souffrir le tortyre (mix entre torture et martyre).

Cela reste finalement un roman, à l’eau de mer plutôt qu’à l’eau de rose, agréable à lire, violent, cru et historique, intéressant et intelligent.

Et en cherchant une image de couverture, je remarque qu’il existe la série sur Netflix.