Borderlands, c’est un peu le mi-chemin entre Diablo, Fallout, saupoudré d’un zeste de XIII, avec une pincée de Crysis et un soupçon de Portal. Un peu le cas typique d’un western post-apocalyptique. On ne se prend pas la tête, on fonce dans le tas, tout en enchainant les missions et en esquivant les ennemis un peu trop forts pour notre niveau actuel. Ça, c’est pour le coté Diablo. On dirige le perso dans un monde complètement dévasté, en faisant deux trois missions à droite à gauche avant de se farcir le gros monstre qui nous fait regretter de ne pas avoir traîné entre deux quêtes pour passer un niveau ou pour choper une arme un peu plus balèze. Vous l’aurez compris, on se trouve dans un gros hack and slash primaire pour dézinguer de la grosse bestiole et devenir plus puissant.
Primaire ?
Bah oui. Primaire. On s’en sort avec tout au plus une dizaine de touches du clavier (souris comprise) et pour peu qu’on ait un peu l’habitude de se déplacer dans un environnement 3D, le jeu ne devrait pas poser trop de problèmes. Pour la stratégie, il faudra repasser. Les personnages, au nombre de quatre, proposent chacun un arbre de compétences particulier qui nous donne une évolution un chouia différente suivant la progression choisie. Ceci dit, ne vous y trompez pas, ce ne sont pas les compétences qui guideront votre avancée mais les gros guns que vous dénicherez sur les cadavres encore fumants de vos ennemis. Et oui, Borderlands, c’est crad’. Sachez que chaque ennemi a un point faible, et qu’exploiter ce point faible le mènera beaucoup plus rapidement vers une mort atroce (pour les fans de Fallout 2, prenez la compétence « Brute » et savourez le résultat). C’est gore, violent, chaotique, mais suffisamment “frais” que pour ne pas choquer tout le monde: les graphismes étant en cell shading, cela donne un coté cartoon au jeu, qui nous ramène du coup dans une autre dimension (“la dimension où qu’on peut tout faire sans que ça ne tue de vrais personnes”). On est loin d’un Call Of Duty 6, suffisamment bien scripté que pour avoir à faire avec une vraie immersion. Ici, tout est permis, et d’ailleurs, tout le monde est mauvais (et ne manquera pas de vous le faire remarquer), à part les ClapTraps, ce qui facilitera un peu les liaisons d’amitié : si ça bouge, c’est qu’on peut le tuer.
Au niveau du jeu donc, on a évidemment une trame scénaristique à suivre, entrecoupée de gros monstres bien balèzes et présentés dignement, selon les préceptes Tarentinien, ponctués d’un humour à vif de circonstance. La progression du joueur est au final assez linéaire. Seul l’attrait pour de nouveaux équipements vous poussera à continuer. Certaines zones valent également le détour, soit pour la diversité de ses gros monstres, soit pour la topologie des lieux qui vous permettra des heures (bon allez : des quarts d’heure) de jouissance en sniper, grâce au nouveau flingue x3 en dommage corrosifs que vous venez d’acquérir. Ouaip, au final, il n’y a que très peu de zones « cloisonnées » et vous pourrez vous y donner à cœur joie pendant des heures. Seul bémol : l’IA des ennemis n’est pas terrible : ils auront souvent tendance à se diriger simplement vers vous, la hache à la main et la bave à la bouche. Autant pour certains, c’est compréhensible (QI de 15 au niveau le plus élevé, ok, c’est tolérable). D’autres par contre resteront à distance à tenter le sniper au lance-roquettes. Niveau stratégie, y’a mieux.
Au niveau des quêtes, certains passages sont parfois un peu creux : on passe beaucoup de temps à faire quelques allers-retours entre plusieurs zones, or, si à l’arrivée dans une zone, cela peut représenter un certain challenge (nouveaux ennemis, nouvelles tactiques, nouveaux lieux, nouvelles armes, nouveaux bidules, barrez les trucs inutiles), après 3 passages, les ennemis ne présentent finalement plus d’intérêts et quelques clics de souris suffiront à s’en débarrasser. Heureusement les gros méchants sont là pour soutenir un peu le rythme qui s’en prend quand même plein la gueule à un moment du jeu (aux alentours du niveau 25 ’ 26, quand on débarque tant qu’on n’a pas passé le canyon de Krom). De plus, les ennemis sont finalement assez peu variés : le point faible n’est donc jamais un gros problème, puisqu’il est toujours identique pour les ennemis de même « race » (la gueule pour les skags, la tête pour les humains, le dard pour les araignées, ‘). M’en fous de donner la solution, puisqu’au final, ça sera votre habilité à manier la souris et les différentes armes qui vous permettront de cibler ces points faibles.
Toujours au niveau des armes, on se retrouve un peu dans l’univers de Fallout (les deux premiers hein, pas le semi-Oblivion-marketing que fût le troisième) : les terrains sont parsemés de pubs en tout genre, simulant une certaine « âme » à chacun des objets trouvés (oui, ça devient assez mystique là. Désolé). Toujours pour le rapprocher de Fallout, le monde qu’on explorera est gore, bourré de grosses bestioles pas accueillantes qui ne voudront qu’une chose : vous bouffer. Oh joie cependant, chaque bestiole rapportera sont lot de loot, allant du « cadeau » commun à l’équipement super rare de la mort qui tue en un coup (et qui vous rapportera des mille et des cents une fois revendus). L’argent d’ailleurs, il sert à quoi ? Tout d’abord à vous refaire une beauté en munitions (bah oui, les armes consomment des munitions, et une fois à court, il vous faudra combattre au corps à corps, ou prendre vos jambes à votre cou :) ), mais également à ressusciter.
Bref Borderlands, c’est un peu mon coup de coeur actuel. Ceci pour plusieurs raisons : d’abord le coté bourrin. On allume le jeu, on fait une mission, on éteint l’ordi. 30 minutes et vous aurez complètement décompressé. Ensuite les graphismes qui permettent de s’éclater (et d’éclater) sans vraiment mettre mal à l’aise. Avec un peu d’entrainement, même les ennemis les plus coriaces n’auront plus l’air de grosses brutes mais de simples obstacles (donc non, ce n’est pas parce qu’un gros malabar vous fonce dessus avec une gatling qu’il faut forcément vider son chargeur dessus : on esquive un peu, on trouve le point faible, on vise la tête, on encaisse les points d’expérience et ramasse la thune. The end.) Pas besoin d’y passer nécessairement un mois complet pour devenir une grosse bête et s’amuser. On peut toujours trouver des ennemis à son niveau et qui offrent un challenge suffisamment pêchu que pour ne pas trop se prendre la tête. Alors bien sûr, il y a quelques points qui blessent : la répétitivité de certaines missions, le fait que les ennemis soient tous si semblables, ou le manque de fun et d’action de certaines scènes risquent de faire décrocher le joueur un peu prématurément. De l’autre coté, on a des modes de jeu comme la coopération qui promettent de s’amuser à plusieurs.