La benzodiazepine est sensée etre prise pendant une période très courte (un mois, maximum) alors que des gens en prennent pendant des années, voire des décennies.
Certaines personnes atténuent simplement leur inconfort grâce à ce type de médicaments. Mais à côté de cela, il y a des effets secondaires relativement importants à court terme: fatigue, désinhibation, endormissement, prise de mauvaises décisions, … un peu comme de l’alcool, sous forme de pilule: tout devient un peu flou (sans l’effet gueule de bois du lendemain).
Il existe également des effets à long terme:
- Le fait de moins utiliser son cerveau pourrait jouer sur la démence et sur Alzheimer, dont les études ne sont que très récentes.
- La tolérance: au plus on en prend, au plus on doit en prendre pour obtenir les mêmes effets.
- Une forme d’addiction, où au plus on en prend, au plus il est difficile d’arrêter.
Ce sont les patients et non les médecins qui ont identifié la dépendance, la tolérance et le manque. Une des personnes dans le documentaire indique que ce sont des outils géniaux et qu’elle est ravie de pouvoir en profiter, qu’elle remercie les personnes qui l’ont inventé et mis sur le marché, mais que ce sont des outils qui sont très, très, mal utilisés: ils le sont trop souvent, et trop longtemps, sans suivi, ni surveillance, voire à des fins récréatives. Même lorsqu’ils sont encadrés, ils ne guérissent pas réellement de l’anxiété: ils permettent “juste” d’outrepasser une période difficile, à condition de rester dans un cadre contrôlé. Si la situation ne s’est pas améliorée, l’anxiété risque de revenir dès la fin du traitement, à moins de passer à un autre médicament.
Les gens connaissent mieux l’état du marché que leur propre médecin (Zoloft, Paxil, …), et ceci est lié au fait que les médecins et leur carrière dépendent (directement) des réseaux sociaux et de leur réputation: si quelqu’un n’a pas ce qu’il veut (dans cette belle société d’immédiateté), la réputation du médecin qui ne lui aura pas donné ce qu’il souhaitait, en pâtira. Et comme il y a un énorme marché derrière tout ceci, n’importe quel accès à Internet permet de contacter n’importe quel dealer - en espérant qu’il n’ait pas coupé l’anxiolytique avec du fentanyl… quitte à passer dans les opioides…
A mon niveau, savoir que j’en avais un au fin fond de mon sac rendait certaines situations plus supportables.
Mais en gros: back to basics. Respirer, dormir (beaucoup!), sortir (autant que possible!), faire de l’exercice. La clé est l’acceptance de notre condition et son consentement: la vie est dure; la facilité avec laquelle il est possible de l’oublier simplement en prenant une pilule est largement réducteur. Il est possible de la rendre plus tolérable, mais il n’est pas possible d’éliminer toute souffrance ou douleur.
Les réseaux sociaux génèrent de l’anxiété. C’est inévitable: vous comparez l’expérience intime de votre vécu à leur expérience externe, arrangée et photoshoppée.