C'est arrivé la nuit

Publié le 03/02/2023

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Il est consternant de se dire qu'on a inventĂ© un moyen de communication incroyable pour en faire un outil de surveillance dont les gouvernements des les plus autoritaires n'auraient osĂ© rĂȘver. Qu'une lettre manuscrite soit moins compromettante qu'un mail, c'est dingue.

C’est aux petits dĂ©tails que l’on voit que l’auteur n’y connaĂźt pas grand chose et survole finalement le milieu plus qu’il ne le comprend rĂ©ellement. Au hasard, quand il parle de « programmateur » au lieu de « programmeur »: le premier, c’est le machin qui fait tourner ta machine Ă  laver Ă  un moment prĂ©cis de la journĂ©e 🙄

Mais Ă  cĂŽtĂ© de ça, il y a quand mĂȘme de trĂšs chouettes passages, meme s’ils sont un peu trop « mainstream »; le livre n’est pas sur les hackers, mais surfe surtout sur leur prĂ©sence pour crĂ©er une histoire et un contexte. Le cĂŽtĂ© politique par exemple est parfaitement concret, tandis que le thriller (j’aime pas les thrillers, je l’avais dĂ©jĂ  dit non?) donne une bonne (I’m)pression gĂ©nĂ©rale, avec un bon rythme, une ambiance soutenue.

L’actualitĂ© Ă©conomique et informatique en prend plein la gueule aussi, avec une image de Facebook (intitulĂ©e FriendsNet, mais l’image est suffisamment claire) totalement en adĂ©quation avec la rĂ©alitĂ© Ă©conomique: rachats, siphonnage d’informations Ă  l’insu des utilisateurs, 
 la sociĂ©tĂ© y est parfaitement dĂ©peinte, et si l’histoire permet de semer la petite graine dans l’esprit de gens qui ne sont pas du milieu, on aura fait un grand pas en avant. Et quand ce ne sont pas des GAFAM qui sont la cible, cela parle de DieselGate dans le groupe VW ou de Deep Horizon chez BP. Il y a un petit cĂŽtĂ© environnementaliste qui n’est pas pour le dĂ©plaire 😋 le seul soucis serait la lĂ©gĂšretĂ© des actions - tout Ă  l’air facile, fluide. - et les faux noms que l’on peut trouver Ă  cĂŽtĂ© de vraies fonctions: autant y aller franco et donner les noms des personnes (rĂ©elles) ciblĂ©es, ou alors de se limiter Ă  leur fonction. « Jarvis Borson, le Prime Minister anglais qui a jouĂ© sa candidature sur le Brexit, c’est un personnage suffisamment concret que pour ne laisser aucune ambiguĂŻtĂ©. Donc, pourquoi prendre un faux nom aussi proche du vrai, si ce n’est pas pour incriminer le vrai ?

Certains passages m’ont ramenĂ© en 1995, avec une ambiance des chevaliers de baphomet, avec une forme de puissance cachĂ©e. La fin n’est pas une happy end - loin de lĂ  - C’est le debut du CrĂ©puscule des Fauves, puisque l’histoire tient en deux tomes.