C'est arrivé la nuit
Il est consternant de se dire qu'on a inventĂ© un moyen de communication incroyable pour en faire un outil de surveillance dont les gouvernements des les plus autoritaires n'auraient osĂ© rĂȘver. Qu'une lettre manuscrite soit moins compromettante qu'un mail, c'est dingue.
Câest aux petits dĂ©tails que lâon voit que lâauteur nây connaĂźt pas grand chose et survole finalement le milieu plus quâil ne le comprend rĂ©ellement. Au hasard, quand il parle de « programmateur » au lieu de « programmeur »: le premier, câest le machin qui fait tourner ta machine Ă laver Ă un moment prĂ©cis de la journĂ©e đ
Mais Ă cĂŽtĂ© de ça, il y a quand mĂȘme de trĂšs chouettes passages, meme sâils sont un peu trop « mainstream »; le livre nâest pas sur les hackers, mais surfe surtout sur leur prĂ©sence pour crĂ©er une histoire et un contexte. Le cĂŽtĂ© politique par exemple est parfaitement concret, tandis que le thriller (jâaime pas les thrillers, je lâavais dĂ©jĂ dit non?) donne une bonne (Iâm)pression gĂ©nĂ©rale, avec un bon rythme, une ambiance soutenue.
LâactualitĂ© Ă©conomique et informatique en prend plein la gueule aussi, avec une image de Facebook (intitulĂ©e FriendsNet, mais lâimage est suffisamment claire) totalement en adĂ©quation avec la rĂ©alitĂ© Ă©conomique: rachats, siphonnage dâinformations Ă lâinsu des utilisateurs, ⊠la sociĂ©tĂ© y est parfaitement dĂ©peinte, et si lâhistoire permet de semer la petite graine dans lâesprit de gens qui ne sont pas du milieu, on aura fait un grand pas en avant. Et quand ce ne sont pas des GAFAM qui sont la cible, cela parle de DieselGate dans le groupe VW ou de Deep Horizon chez BP. Il y a un petit cĂŽtĂ© environnementaliste qui nâest pas pour le dĂ©plaire đ le seul soucis serait la lĂ©gĂšretĂ© des actions - tout Ă lâair facile, fluide. - et les faux noms que lâon peut trouver Ă cĂŽtĂ© de vraies fonctions: autant y aller franco et donner les noms des personnes (rĂ©elles) ciblĂ©es, ou alors de se limiter Ă leur fonction. « Jarvis Borson, le Prime Minister anglais qui a jouĂ© sa candidature sur le Brexit, câest un personnage suffisamment concret que pour ne laisser aucune ambiguĂŻtĂ©. Donc, pourquoi prendre un faux nom aussi proche du vrai, si ce nâest pas pour incriminer le vrai ?
Certains passages mâont ramenĂ© en 1995, avec une ambiance des chevaliers de baphomet, avec une forme de puissance cachĂ©e. La fin nâest pas une happy end - loin de lĂ - Câest le debut du CrĂ©puscule des Fauves, puisque lâhistoire tient en deux tomes.