Final Fantasy 7 Remake
Mais pourquoi ces espĂšces de planctons ont-ils pu rĂ©aliser un jeu en trois partie Ă©talĂ©es sur une si longue pĂ©riode ? MĂȘme le seigneur de anneaux adaptĂ© de Tolkien a Ă©tĂ© plus rapide ! Câest aussi le genre de remake oĂč je sens venir la dĂ©ception: il est sorti il y a plus de deux ans maintenant et je ne me lance que maintenant. Câest dire.
Une fois le premier coup de gueule passĂ©, arrive une (premiĂšre) claque, avec une rĂ©tro-projection en 1997, quand, aprĂšs avoir achetĂ© tout ce que la presse pouvait offrir comme tests Ă©crits, je reçois enfin la boĂźte du jeu et place le premier CD dans le lecteur de ma PlayStation. Pas de Dual Sense ni de connexion haut dĂ©bit, Ă lâĂ©poque: juste un lecteur avec un taux de transfert max de 300KB/s, une memory card de 128KB pour sauvegarder nos parties, Ă©picĂ©tou.
Mais la claque est quand mĂȘme passĂ©e, et elle fait (agrĂ©ablement) mal 1 : retrouver ces personnages que je pensais connaĂźtre sur le bout des doigts, mais dans une version approfondie:
- En moins de 2h, on ressent plus de perdition de la part de Cloud quâen 100h Ă Ă©plucher de la Mako Ă lâĂ©poque.
- Barret Ă©tait de mauvaise humeur et un brin colĂ©rique ? Il est ici prĂȘt Ă mettre le monde Ă feu et Ă sang (accompagnĂ© dâun brin de mauvaise foi).
- Idem pour Tifa et Aerith, dont la personnalité et les doutes sont déjà tellement palpables aprÚs quelques heures de jeu seulement.
Je me demande sincĂšrement comment la fin du premier disque sera reprĂ©sentĂ©e ici, sachant que le premier Ă©pisode se limite uniquement Ă Midgar. Rien que pour ça, jâai envie de continuer: pour voir si la transposition de mes souvenirs gardera son parfum de nostalgie, ou sâils vont juste se faire guillerettement piĂ©tiner par une hippopotame en chaleur.
De cette premiĂšre partie, on ressent Ă©videmment un gros surplus dâaction, de mise en scĂšne. La simplicitĂ© du 6 et du 7 a laissĂ© sa place Ă une dĂ©bauche de dynamisme, parfois inutile, Ă de nouveaux ennemis (qui frisent parfois le ridicule - Rochey, je pense Ă toi), lĂ oĂč Sephiroth se suffisait largement Ă lui-mĂȘme. Certaines scĂšnes sont ainsi complĂ©tĂ©es par des cache misĂšres, proposant des arĂšnes de combat nouvelles mais totalement dispensables. Ce sentiment est dâautant plus prĂ©sent dĂšs que lâon a passĂ© la dizaine dâheures et quâon se retrouve Ă suivre cette andouille dâAerith : on vient de faire exploser un rĂ©acteur Mako (+/- equivalent Ă une centrale nuclĂ©aire, donc), et on se retrouve Ă jardiner pour dĂ©corer un orphelinat, puis Ă combattre trois Ă©normes scorpions croisĂ©s avec des vers de terre pour se recueillir par procuration sur la tombe dâune personne dĂ©cĂ©dĂ©e đ€Šââïž
Au niveau de la mise en scĂšne et des combats, Cloud Ă la classe dans toutes les situations; le jeu en joue peut-ĂȘtre un peu trop, avec des gros plans sur les capacitĂ©s graphiques de la console (qui date, comme jâaime le rappeler). Et les combats ne sont pas en reste (mĂȘme si la balance entre exploration, combats et quĂȘtes est parfois un peu dĂ©sĂ©quilibrĂ©e...), avec un mix entre jauge active, temps rĂ©el et compĂ©tences. Câest un beau mĂ©lange du 7 et de ses successeurs, oĂč la comprĂ©hension de lâunivers me semble beaucoup plus accessible quâĂ lâĂ©poque (ou alors ce sont les longues heures Ă potasser des matĂ©rias qui mâont rodĂ© Ă comprendre la complexitĂ© des Ă©crans ?), tout en dĂ©couvrant encore de nouvelles combinaisons aprĂšs plusieurs heures de jeu. Je me rappelle avoir bavĂ© devant les captures dâEhrgeiz, oĂč il Ă©tait possible de jouer Cloud en un contre un, façon Tekken. Ici, câest du non-stop, avec une sorte de satisfaction qui arrive 25 ans plus tard. Comme quoi... par contre, jâai aussi lâimpression que la difficultĂ© a sacrĂ©ment augmentĂ©: je ne me rappelle pas avoir perdu une seule fois contre Reno des TURKs a lâĂ©poque, alors que jâai du mây reprendre cette fois-ci, et je nâai rĂ©ussi quâin extremis... ou alors jâai perdu en dextĂ©ritĂ©, ce qui est plus quâenvisageable đ le cĂŽtĂ© ATB du jeu original Ă©tait quand mĂȘme plus lisible et moins fouilli, avec plus de facilitĂ©s pour planifier les actions en phase de combat. Ici, la camĂ©ra vient parfois foutre le bordel, en plus de la multitude dâennemis et de la nĂ©cessitĂ© de switcher entre les personnages. Câest parfois un peu hardcore Ă suivre, mais assez jouissif lorsquâon arrive Ă quelque chose (ce que je ne fais pas souvent, ni super bien dâailleurs).
Pour rĂ©sumer, Il y a quelques passages chiants Ă base de portes fermĂ©es Ă contourner, Ă pester sur cette andouille dâAerith, mais dans lâensemble, câĂ©tait un bon moment et pas juste une rĂ©adaptation « HD » dâun jeu sorti il y a 20 ans et vendu 70âŹ.
1 Un peu de masoschisme n'a jamais tué personne 2
2 Quoique.