Marini, c’était un peu mon auteur de bandes dessinées préféré: des superbes dessins, des filles souvent dénudées, de l’action, des histoires (relativement) courtes, … Avec Rapaces, je pense qu’il a bercé mes illusions d’adolescent et entamé mon appétit pour les histoires réalistes: finis, les Boule et Bill, les Tintin et les gentils Mickey’s.
En relisant l’ Etoile du Désert, plus de 20 ans après sa première parution (j’ai du le lire aux alentours des années 2000…), je réalise que l’histoire n’a pratiquement pas vieilli, est toujours aussi fraîche, que les dessins sont toujours beaux (voire crus), et que Marini est toujours aussi vulgaire 🙄 maintenant, sur le fond, il ne se passe pas grand chose: le grand méchant de l’histoire est cruel et sociopathe, à l’opposé de Matthew Montgomery, le héros civilisé et bien coiffé, qui va quand même légèrement se laisser entraîner par la folie des hommes autour de lui. Mais en gros, tout tourne autour du rails, des putes (pourquoi pas “prostituées”, hein ?), de l’alcool et des pétoires. Tous les ingrédients pour un bon cocktail farouestien (si. Ça existe. Je viens de l’inventer). Et c’est peut-être un peu léger, finalement.
Les quelques dernières pages de l’édition que je tenais dans les mains donnaient quelques informations historiques sur le personnage de Matthew Montgomery (puisqu’il aurait réellement existé) et sur sa vie jusqu’au meurtre de sa femme et sa fille. Le reste n’est peut-être que fiction. Ou pas.
Entre-temps, il y a d’autres Westerns qui sont sortis, souvent un peu plus touffus que celui-ci. Je pense notamment à:
- L’homme qui n’aimait pas les armes à feu, où le réalisme est souvent mis de côté pour un côté un peu burlesque, quoique plus moderne,
- Undertaker, qui lorgne énormément sur le sordide (et qui je me suis promis de ne plus continuer après avoir été écœuré par les tomes 3 et 4)
- ou au magistral “ Jusqu’au dernier”, qui amène tous les éléments du Farwest, et dont la tragédie a quelque chose de palpable et touchant (tout en gardant son lot de cervelle éparpillée, hein).
En attendant, il ne manque qu’un générique du maître Morricone [^1] pour clore une histoire agréable à lire, à défaut d’être réellement instructive.
[^1] pas celui de 30 millions d’amis, sivouplait…