Les zombies et moi, c’est une longue histoire d’amour et de chaire morte qui a commencé en 1996, avec la sortie de Resident Evil. Un manoir, des longs couloirs glauques et des ch’tits morts vivants qui beuglent pour avoir leur casse-croute (sans oublier les mini-dobermans qui ont également (et fortement) la dalle). Le trip s’est rapidement arrêté pour cause de cauchemars et autre joyeusetés nocturnes (nan nan, Resident Evil, c’était parfaitement conseillé pour un gamin de 10 ans, je suis d’accord). Je ne vous ferai pas l’affront de discuter des adaptations cinématographiques (foireuses, comme 90% de toutes les adaptations sur grand écran) et on va passer à la suite :-p
2003, sortie de Shaun of the Dead et grosse révélation sur « Les zombies peuvent être marrants » (bon, pas trop non plus). Le pitch de base est classique : les zombies débarquent, Shaun et ses potes se réfugient au seul endroit non sécurisé en ville : le pub. Cela nous évite au moins le principe de « Oh non! des monstres! Vite, séparons-nous, nous aurons plus de chances si une meute nous assiège », sans pour autant oublier les petits moments bien gores propres à ce type de films. Shaun, c’est un peu le seul film qui associe le thème de fin du monde à une comédie. Gn’aime bien.
Arrive ensuite la vague des jeux zombifiés en réseau, avec Left 4 Dead, qui mèle un peu les deux genres : du survival horror dégoulinant avec de l’humour. Non pas que les campagnes soient excessivement marrantes, puisque ce sont principalement les différents modes de jeu qui permettent de s’éclater avec ses potes (surtout quand l’un est humain et l’autre en train de pourrir… Le « Jockey Ride » change un peu du « headshot » gueulé à l’autre bout de la salle par un gamin attardé).
Bref. C’est là qu’arrive Walking Dead. [attention, le texte qui suit contient sûrement quelques spoilers] A la base, un comics qui raconte les aventures de Rick, ex-policier dans un monde post-apocalyptique envahi par les morts-vivants (ie. Les rôdeurs, voraces et autres trucs qui mordent). Cela va du basique au gros retournement de situation (généralement accompagné d’un retournement de l’estomac, du petit dej’ et de tout ce qu’il contient). Le cheminement de l’histoire n’est pas extraordinaire et reste généralement bien dans les sentiers battus, mais là où il se différencie, c’est au niveau des relations sociales. Comme expliqué dans un des albums, c’est un monde complètement nouveau, affranchi de toutes les règles pré-établies, et finalement (mais on s’en doutait un peu…), les plus dangereux sont les humains encore en vie et pas les bipèdes qui font grou.
A chaque nouveau personnage qui apparaît, on se surprend à se dire « rah le gros fourbe, je le sens pas, il va faire une bourde et flinguer tout le monde traîtreusement dans le dos par derrière ». Evidemment, c’est loin d’être aussi simple, l’histoire ayant la fâcheuse tendance à « oublier » certains protagonistes pour mettre l’accent sur d’autres, et à les faire ressortir juste le temps pour eux de faire les cons. L’autre trait moins cool, c’est qu’il est tout à fait possible de « sentir » la prochaine victime (sauf dans le tome 8, ou le gros carnage final est assez peu prévisible. Quoique.): fin du tome 10, Dale se permet une remarque par rapport à Rick genre « Mais qu’est-ce qu’il va encore foutre pour nous faire risquer nos vies? ». Devinez qui meurt dans le 11 :-D hééé ouiiii. [J’avais prévenu pour le spoiler…]
Certains passages sont bien ficelés, tendus, sournois et foutrement bien axés sur une analyse sociale, tandis que d’autres moments auraient peut-être nécessité une meilleure trame scénaristique. Tant pis. Cela reste une très bonne série, mais qui a l’air de s’essouffler par moment. Un peu déçu par les tomes 12 et 13, le 14 se permet de placer le niveau de la série un cran plus haut, en faisant intervenir un élément déjà aperçu précédemment et qui devait brûler les doigts de l’auteur :) (et cette fois, je n’en dirai pas plus).
Je ne vous parlerai cependant pas de la série TV: la bande annonce donnait énormément d’espoir quant à la qualité de l’adaptation, adaptation qui se révèle finalement foireuse dès le deuxième épisode (prise de liberté par rapport à l’histoire, comportement de certains personnages bizarre, … et c’est quoi ce centre qui explose dans l’épisode 6?!).